Le
marché de la "Musique vivante" est en berne. D'après les chiffres du
CNV*, parus en octobre 2011, les recettes de billetterie ont baissé de 5% en 2010, et on
table d'ores et déjà sur une baisse de 25% pour 2011. C'est la douche froide
pour les acteurs du secteur musical qui pensaient, apparemment naïvement, que
les concerts pouvaient endiguer la crise du disque. Comment expliquer cette
baisse du secteur ? La crise du disque est-elle responsable ? Existe-t-il des
alternatives pour sauver la filière ?
La
crise du disque sonne à la porte des concerts
Le marché du disque en 2010 a, malgré la crise, dégagé 817 millions
d'Euros de recettes dont les trois quarts provenaient du marché de la musique
vivante (600 millions). Il est clair que si ce marché des concerts et des
spectacles accusent le coup, cela n'arrangera pas les turbulences du marché du
disque. Et inversement. Pour Pascal Nègre, PDG d'Universal Music, l'effet domino
est avéré : "Le
spectacle vivant subit maintenant l'effet de la crise du disque.
L'interactivité est complète entre le disque et le concert, il n'y a pas de
carrière d'artiste sans scène". D'après Jules Frutos, les petites scènes sont les premières frappées : "la crise du disque impacte directement le financement des tournées. "
Du coup, ces chanteurs émergeants ne
représentent plus que 20% du chiffre d'affaire total en 2010, et ce sont les
têtes d'affiches qui génèrent le plus de recettes. De quoi inquiéter et mettre
en péril le secteur qui devient de plus en plus précaire, et qui, rappelons-le,
représente des dizaines de milliers d'emplois à travers l'hexagone. Enfin, Internet
est devenue la bête noire du système car les internautes peuvent voir des
concerts à distance sur des réseaux sociaux comme Youtube par exemple.
Trois motifs
d'espoir pour le secteur
Malgré
les averses économiques qui martèlent le toit de l'industrie musicale, trois éclaircies
se dessinent au dessus des stades et des dômes : les nouvelles technologies, la
bonne santé des festivals et le futur conseil national de la Musique.
Les nouvelles technologies permettent de
susciter à nouveau un vif intérêt sur des concerts. Prenons l'exemple des
hologrammes qui, à l'instar de la 3D au cinéma, permettent de donner
l'impression au public d'avoir face à eux des chanteurs, alors que ces derniers
sont fictifs et en image de synthèse. Un procédé qui en ait à ses
balbutiements. C'est Lara Fabian, qui, en 2009, lors d'un concert au Zénith de Paris
a ainsi pu faire revivre Edith Piaf l'espace d'un concert. Le 22 janvier 2011,
le groupe pop The Black Eyed peas ont provoqué du ramdam lors des NRJ Music
Awards en apparaissant en hologrammes, résultat : carton d'audience pour TF1
avec 6 100 000 téléspectateurs et 26% de PDM, qui gagne près de 600 000
téléspectateurs par rapport à l'édition de 2010. Dans un autre style, au Japon,
une diva d'un nouveau genre électrise les concerts. Elle s'appelle Hatsune Miku
et remplit des salles entières de concert alors qu'elle n'est que virtuelle.
Nous verrons dans l'avenir si les hologrammes sont une alternative efficace ou
un simple gadget.
Deuxième source de satisfaction au niveau local cette fois-ci : l'essor des festivals. Ils ont un double avantage : d'une part pour les visiteurs : découvrir dans des lieux authentiques non pas un, mais une myriade d'artistes, le tout, pour un budget qui est moindre par rapport aux concerts. Puis au niveau des acteurs : "l'organisation de festivals est un moyen de créer des emplois, de stimuler l'activité d'entreprises locales ou de développer le tourisme". explique dans son papier Mathilde Golla, journaliste au Figaro.fr. Le microcosme des festivals est de plus, en bonne santé comme le montre le festival Marsatac de Marseille : Du 29 septembre au 1er octobre 2011, il a accueilli 28 000 personnes, une fréquentation en hausse de 10% par rapport aux années précédentes; record absolu depuis sa création en 1999.
Deuxième source de satisfaction au niveau local cette fois-ci : l'essor des festivals. Ils ont un double avantage : d'une part pour les visiteurs : découvrir dans des lieux authentiques non pas un, mais une myriade d'artistes, le tout, pour un budget qui est moindre par rapport aux concerts. Puis au niveau des acteurs : "l'organisation de festivals est un moyen de créer des emplois, de stimuler l'activité d'entreprises locales ou de développer le tourisme". explique dans son papier Mathilde Golla, journaliste au Figaro.fr. Le microcosme des festivals est de plus, en bonne santé comme le montre le festival Marsatac de Marseille : Du 29 septembre au 1er octobre 2011, il a accueilli 28 000 personnes, une fréquentation en hausse de 10% par rapport aux années précédentes; record absolu depuis sa création en 1999.
Enfin, à l'échelle nationale, Nicolas Sarkozy
a annoncé début octobre la création d'un conseil national de la musique :
objectif : financer sans augmentation de taxe toutes les filiales
de l'industrie musicale (production, distribution, scène...). Le centre tirera
ses revenus d'une taxe déjà existante sur les fournisseurs d'accès internet
(FAI). L'organisme pourrait apporter à la filière musicale près de 23 millions
d'euros.
Pour conclure, l'industrie du disque, et plus particulièrement de la musique vivante, est à un tournant, entre espoirs et épée de Damoclès sur laquelle sont forgés les sept lettres suivantes : Internet.
* CNV : Centre national de la chanson des variété et du jazz
Grégory CORDERO - Article rédigé le 8 novembre 2011
Grégory CORDERO - Article rédigé le 8 novembre 2011
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