24 décembre 2011

Débats du jeudi : La musique payante a-t-elle de l'avenir?

"La musique payante a de l'avenir devant elle !"

C'est en tout cas ce qu'affirme ce mois-ci le PDG d'Universal au cours d'une interview
réalisée sur le JDD du 10 décembre dernier. Voici un extrait du débat. Et on attends vos avis et réactions sur le forum de WebradioBuzz. Contribuez à la question suivante : La musique payante a-t-elle encore de l'avenir ?


Universal Music rachète EMI. 1,2 milliard de livres cela représente un investissement important. Vous croyez toujours à la musique payante?
Plus que jamais! Certains continuent à pronostiquer la mort de la musique payante. Eh bien, tant pis pour eux. La musique payante a son avenir devant elle. Je n’ai jamais cru que c’était la sidérurgie, comme on l’a parfois dit. C’est pour cela que je me suis battu pour la loi Hadopi où la France a montré la voie en interdisant le téléchargement illégal. Mais c’est vrai que nous avons connu des années terribles : quand vous perdez 20% de vos ventes d’une année sur l’autre, il faut des nerfs.
Qu’est-ce qui vous permet d’être si optimiste?
Plein de signes. Depuis la loi Hadopi, deux millions d’internautes ont quitté les sites pirates et vont sur des sites payants (alors qu’il n’y a pas eu de condamnation pour l’instant). Aux États-Unis, le marché est reparti grâce au numérique qui fait jeu égal avec les ventes physiques pour la première fois. Et sur nos marchés européens, alors que nous faisions du -20% par an depuis plusieurs années, nous sommes en train d’atterrir à -3. Et surtout on peut décrire comment le monde de la musique va s’organiser. Quand Google lance le site payant Google music, en sortant pour la première fois de son modèle tout gratuit, c’est un signe fort.
Quel retournement! Comment l’expliquer?
Le vrai tournant, c’est le décollage d’iTunes. Cela représente 20 à 30% des ventes de musique! Puis est venu Spotify, dont le succès repose sur l’abonnement, formule à laquelle j’ai toujours voulu croire. Songez qu’un Suédois sur neuf paie un abonnement à Spotify : avec la même proportion, nous pourrions retrouver des ventes à un niveau antérieur à la crise. Il y aura donc trois formes de diffusion de la musique numérique. L’achat à la carte, type iTunes, l’accès à travers l’abonnement simple (Spotify) ou couplé (Deezer-Orange) et la gratuité financée par la publicité.


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